Vendredi 20 mars au matin, une très belle éclipse partielle de Soleil sera observable en Europe en utilisant les moyens de protection adéquats. En France métropolitaine, l’éclipse sera visible entre 9 h 10 et 11 h 50 (heure de Paris) et le pourcentage du diamètre solaire occulté par la Lune ira de 66 % en Corse à près de 85 % à Dunkerque. Cette image a été prise en Chine, le 22 juillet 2009, lors d’une éclipse de Soleil observée dans un ciel nuageux qui s’est dégagé juste au moment de la totalité.
Une éclipse de Soleil pour l’équinoxeLe vendredi 20 mars au matin, la nouvelle lune va passer juste devant le Soleil et il se produira une éclipse totale. Elle sera observable aux îles Féroé et dans l’archipel du Svalbard, les seules terres concernées par le passage de l’ombre lunaire, et une très belle éclipse partielle sera visible dans toute l’Europe : la fraction du disque solaire occultée par la Lune sera d’autant plus grande que vous vous trouverez au nord du continent. En France métropolitaine, l’éclipse se déroulera entre 9 h 10 et 11 h 50 (heure de Paris) et le pourcentage du diamètre solaire caché par la Lune ira de 66 % en Corse à près de 85 % à Dunkerque. À Paris, il approchera 83 % au maximum, à 10 h 30, et un croissant solaire aussi fin que celui de l’image d’introduction sera visible… si la météo est favorable.
Attention ! L’observation d’une éclipse partielle de Soleil impose de se munir de moyens de protection adéquats (chouette j'ai un télescope avec filtre solaire héhé) : lunettes spéciales, instruments et filtres solaires certifiés que vous trouverez uniquement dans les magasins spécialisés dans la vente de matériel astronomique. Même occulté à plus de 80 %, le Soleil peut provoquer des brûlures rétiniennes irréversibles s’il est observé sans protection ou avec une protection inadaptée. Je consacrerai très prochainement un billet complet à cette éclipse, avec les horaires du phénomène pour toutes les grandes villes de France, les sites et les méthodes d’observation et la description du bon matériel à utiliser. Notez, d’ores et déjà, que les deux plus importantes revues astronomiques francophones, Ciel & Espace et Astronomie Magazine, offrent avec leur numéro de mars des lunettes spéciales pour observer ce phénomène en toute sécurité.
La pleine lune se produit le 5 et c’est la plus petite de l’année. Pourquoi la plus petite ? Simplement parce qu’elle se produit une dizaine d’heures à peine après le passage de notre satellite naturel au point le plus éloigné de son orbite légèrement elliptique, l’apogée. Dans quelques mois, en septembre, la pleine lune se produira en période de périgée, alors que la Lune sera au plus près de la Terre, et son diamètre apparent sera le plus grand de l’année. Quelle est la différence entre une mini-Lune et une maxi-Lune ? Pas énorme, mais suffisante pour être perceptible à l’œil nu – voici quelques chiffres pour s’en convaincre.
Le diamètre équatorial de la Lune est de 3 476 kilomètres. La distance de notre satellite au périgée est proche de 356 400 kilomètres et elle peut atteindre 406 740 kilomètres à l’apogée. Du coup, le diamètre apparent lunaire varie entre 0,48 et 0,56 degré, soit une différence d’un peu plus de 16 %. Une telle variation de diamètre induit une variation de surface de près de 36 % et donc une augmentation de la luminosité apparente. Une maxi-Lune réfléchit ainsi plus de 30 % de lumière solaire qu’une mini-Lune, et une telle différence est sensible à l’œil nu. La différence du diamètre apparent, en revanche, est délicate à apprécier à l’œil nu car, dans tous les cas, notre cerveau a tendance à exagérer la dimension apparente de la Lune lorsque celle-ci flirte avec la ligne d’horizon.
Encore un mot : depuis quelques années, je vois apparaître dans des articles astronomiques le terme « supermoon », adopté sous sa forme « superlune » par certains médias francophones. D’accord, cela sonne bien, « superlune », mais je n’aime pas ce terme pour plusieurs raisons. Je ne l’aime pas car sa définition est imprécise et arbitraire : une superlune serait une pleine lune ou une nouvelle lune se produisant au périgée ou pratiquement (à 90 % près !) ; avec une définition aussi large, il peut y avoir 4 à 6 superlunes par an. À ce compte-là, pourquoi ne pas carrément considérer que chaque pleine lune (sans parler des nouvelles) est « super » !
Par ailleurs, je n’aime pas ce terme car il a apparemment été inventé par un astrologue pour les besoins de l’astrologie et je pense que son utilisation irréfléchie trouble encore plus la frontière nette qui devrait exister dans l’esprit du grand public entre cette croyance sans aucun fondement scientifique et l’astronomie.
Faisons plutôt un clin d’œil à Jacques Dutronc en parlant de mini-Lune pour la pleine lune qui se produit au plus loin de la Terre dans l’année et de maxi-Lune pour celle qui se produit au plus près.
Périgée et apogée du satellite hier :
Le jeudi 12 mars, à l’orée de l’aube, deux heures avant l’envol du ballon solaire, soit un peu après 5 heures du matin – je sais, c’est très tôt, mais c’est beau ! –, observez la rencontre d’une Lune pratiquement à son dernier quartier et de Saturne. Les deux astres sont à moins de 3 degrés d’écart et ils dominent l’horizon sud d’une bonne vingtaine de degrés. La beauté de cette rencontre tient à la présence des constellations du Scorpion et du Sagittaire avec, autour de ces grandes figures, le fourmillement stellaire de la région centrale de notre galaxie.
Si vous observez en milieu urbain, vous ne verrez rien de tout cela, il y a bien trop de lumières parasites, mais, si vous avez la chance d’habiter dans une région préservée de la lèpre lumineuse, ou si vous avez fait l’effort de vous déplacer vers un tel lieu, alors le spectacle sera somptueux.
Jeudi 12 mars 2015, à l’orée de l’aube, deux heures avant l’arrivée du Soleil, la Lune à la veille du Dernier Quartier rend visite à Saturne au sommet du Scorpion. Ces astres sont à moins de 3 degrés d’écart et ils surplombent l’horizon sud d’une bonne vingtaine de degrés.
Le vendredi 20 mars au matin : éclipse de Soleil !Je vous le rappelle, pensez à vous munir d'équipements spéciaux! Ils sont malins dans l'article... acheter des équipements spéciaux... un moyen pas cher et tout aussi efficace : regarder l'éclipse au travers de vieilles radiographies . Le seul hic, vous y verrez en noir et blanc..Le samedi 21 mars, au crépuscule, une heure et quart après le coucher du Soleil, Mars nous invite à son dernier rendez-vous avec la Lune avant son passage de l’autre côté du Soleil et de la nuit. Les deux astres survolent l’horizon ouest de moins de 5 degrés. L’arc lunaire gracile est couché sur le côté et ressemble à une barque flottant dans la clarté mourante du jour. Juste au-dessus, à moins de 3 degrés, le petit point martien peut se révéler délicat à repérer à l’œil nu dans un ciel légèrement brumeux ou dans un environnement trop illuminé ; des jumelles peuvent être utiles.
Vénus surplombe la scène et, le dimanche 22 mars, c’est elle qui accueille Séléné. Aucun problème, cette fois-ci, pour repérer ce couple qui caracole à plus de 15 degrés de hauteur, une heure et demie après la fin du jour. Le croissant est plus épais et lumineux, et la lumière cendrée est splendide. Elle est tournée vers Vénus, qui étincelle à quelque 3 degrés de là. Dans les meilleurs sites, il est encore possible d’ajouter l’éclat de la planète rouge au ras de l’horizon ouest lors de la photographie de ce paysage crépusculaire.
Du dimanche 29 au mardi 31 mars, à la fin du crépuscule, retrouvez la régate des premiers soirs du mois, très loin au-dessus de l’horizon sud. La Lune gibbeuse croissante, Jupiter, Régulus, le Cancer et le Lion, tous les protagonistes sont présents et rejouent pratiquement la même scène. La Lune est juste un peu moins gibbeuse et elle part d’un peu plus loin dans le Cancer, si bien qu’elle termine sa course au niveau du feu silencieux de Régulus. Ces astres nous accompagnent durant une grande partie de la nuit avant de plonger derrière l’horizon ouest-nord-ouest.
Le dimanche 29 mars nous passons à l’heure l’été.