Je tremble.
Je vois des images qui me font peur, des zombies, des monstres, des combats.
Je les combats dans le parking d'un hôpital. Je frappe de toutes mes forces sur leur tête, à l'aide de mes poings, de mes pieds en variant des techniques du ninja au catch.
Mon commandant nous annonce une terrible nouvelle. Un grand élément gigantesque vient de naître, un monstre regroupant la population de toute une ville de 250000 habitants. Je sais que je seul moyen pour éradiquer cette chose est une bombe supra puissant. Mon commandant nous demande d'évacuer les lieux et nous dit qu'il s'en chargera.
Nouvelles images, je vole dans un appareil, en contrebas, je vois des immeubles construits au bord d'une montagne, une ville. Un train se dirige vers un tunnel dans la montagne, le monstre est dedans. Dans le P.C. Central (poste de commandement), mon chef se dirige vers l'ordinateur commandant LA bombe, il prépare le lancement en suivant les protocoles. Il se tient en position prêt à tirer et....
Je me réveille. J'ai des frissons, le vent n'a pas faiblit depuis que je suis arrivée. Il souffle à travers les branches de cocotiers plantés devant les bungalows. J'entends les vagues puissantes entraînées par la force du vent s'échouer sur la plage. Un bruit de fond constant, un peu comme des acouphènes, mais moins régulier, plus chaotique.
Je reprends petit à petit mes esprits, emmitouflée dans mon drap et ma couverture doublés, mon pyjama. Mon visage est soumis aux assauts du vent pénétrant insidieusement dans mon bungalow fermé. J'ai les voies respiratoires sèches, ma gorge commence à m'irriter. Et voilà je suis bonne pour une rhino-pharyngite.
Je me prends à regretter d'être seule au milieu de mon lit, sans personne contre qui me blottir ou me protéger du vent. Personne qui me réchaufferait. Non, je suis toute seule.
Je me demande s'il y a encore des nuages. Je me lève péniblement, m'arrachant à la chaleur de ma couverture. Je me dirige vers la porte, je ne vois rien. J'ouvre la porte, je vais vers la balustrade et je regarde le ciel. Il n'y a plus de nuage, le ciel est dégagé.
Je retourne dans mon bungalow en pestant contre mes stupides yeux myopes. Je prends mes lunettes et mes savates. Je ressors et descends de mon balcon sur la plage. Je lève la tête vers la voute céleste et vois ... la Voie Lactée. Magnifiquement brillante, dégagée de toute pollution visuelle (lumière, nuages), suprême, majestueuse, infinie, éclatante de milliards d'étoiles, tellement proche et en même temps hors de portée.
Je regrette ne pas avoir pris l'appareil photo. J'essaye avec mon vini, mais je n'obtiens qu'une image noire. Foutu vini!
Je la regarde, je la contemple, je l'admire, je la vénère. Tout dans ce paysage est idyllique. La plage, le bungalow sur la plage, le cocotier, les étoiles, le lagon.
Je me dis que j'ai vraiment de la chance d'habiter dans un merveilleux pays. Mais, qu'on n’a pas forcément tous les mêmes paysages.
J'ai les yeux qui piquent de fatigue, il faut que je dorme, demain au lever du jour, je verrai et sentirai poindre les rayons du soleil. (Comme si ces rideaux, simples bouts de tissu s'envolant au gré du vent, servaient à quelque chose.)